Le logement locatif social est privilégié, si bien qu’en 2020, 238 logements sociaux ont été financés par la DEAL, contre 458 en 2019. Ces derniers viendront compléter un parc estimé au 1erjanvier 2021 à 523 logements déjà existant sachant que le foncier urbanisable, évalué à 480 ha, permet un potentiel de 5 200 logements. L’objectif territorial étant de 800 logements sociaux par an d'ici 2025. Enfin, une interface sociale et financière, « Mayotte Habitat », filiale de « Réunion Habitat », créée fin 2010 à Mayotte, est opérationnelle depuis le début de l’année 2011. Elle est chargée de la négociation des prêts avec les accédants et de leur recouvrement. …mais qui se heurtent à de nombreuses difficultés. Malgré ces mesures, force est de constater que le logement social peine à se développer dans le département. Il bute sur de nombreux obstacles. En premier lieu, la problématique du foncier : en effet, sans titre de propriété, les nouveaux accédants ne peuvent bénéficier de crédits même lorsque le terrain est octroyé par une mairie.La promotion de ces nouveaux produits se heurte de ce fait aux problèmes de régularisation foncière que connaît Mayotte et pour lesquels les communes ont été sensibilisées. Depuis novembre 2011, le Conseil départemental a exonéré de frais d’enregistrement et de publicité les acquisitions de terrains en vue de la construction de logements en accession sociale. Par ailleurs, le département est pénalisé par une politique sociale insatisfaisante. Selon les critères de revenus, plus de la moitié des ménages mahorais peut prétendre à un logement1 social, mais, paradoxalement, ne peut y accéder faute de ressources suffisantes. En effet, l’offre sociale mahoraise reste toujours trop chère pour les ayants-droits (environ 700 euros pour un T4). La carenceen matière d’aides sociales, en particulier l’aide au logement, ne permet pas aux bénéficiaires de profiter de ces offres. Le logement social constitue un levier de développement de l'immobilier Outre le fait de répondre à des besoins sociaux, notamment l’hébergement des personnes ne disposant pas de terrain, et sa contributionà la résorption de l’habitat précaire ou insalubre, le logement social constitue un levier potentiel pour le secteur immobilier à Mayotte. L’entrée au capital de la SIM de la Société nationaleimmobilière, filiale de la Caisse des dépôts, doit permettre à la SIM et aux autres SIDOM2de devenir des opérateurs clés de l’aménagement du territoire, légitimes à structurer autour d’elles les fonctions clés de l’habitat et du développement urbain dans les outre-mer. 2.4 LES NOUVELLES PERSPECTIVES DU MARCHÉ DE L’HABITAT PRIVÉ De nouvelles formes d’incitations À Mayotte, les opérations de défiscalisation ont connu un véritable essor au travers de projets immobiliers de taille relativement importante, allant jusqu’à soixante-dix-neuf logements pour un seul proje.tLoffr’ edes opérateurs privés a permis de pallier l’insuffisance de logements locatifs intermédiaires et de mettre sur le marché des centaines de produits immobiliers.3 Les opérations de défiscalisation se sont essentiellement concentrées sur Mamoudzou et ses environs. 1En 2018, le revenu fiscal moyen d’un ménage diminue de 1 % sur un an et s’élève à12 688 euros. 2Sociétés immobilières d’outre-mer. 3La SIM a également la charge de la construction de logements locatifs intermédiaires, notamment, pour accueillir les fonctionnaires venant de l’Hexagone : elle gère aujourd’hui un parclocatif de plus de 1 600 habitations. 113