Section 10 Les télécommunications Le secteur des télécommunications revêt un caractère stratégique pour le développement de Mayotte et son ouverturevers l’extérieur en raison de son insularit.é éLes opérateurs privs soulignent le rôle essentiel des pouvoirs publics dans le développement de ce secteur, tout en déplorant la faiblesse des aides apportées, au regard des lourds investissements qu’il nécessite. 1. Une téléphonie toujours dynamique 1.1 UNE TÉLÉPHONIE MOBILE DOMINÉE PAR LA FORMULE PRÉPAYÉE Dans son étude relative au marché des services mobiles1, l’ARCEP2dénombre 289 000 cartes SIM en service à fin 2020 (contre 277 000 en 2019), soit une hausse de 4,3 % sur un an, après -5,1 % sur la période 2018-2019. Mayotte enregistre ainsi une expansion de ce marché alors que le nombre d’abonnements aux services mobiles diminue dans al plupart des départements et collectivités d’outre-mer (Guadeloupe-Saint-Martin-Saint-Barthélémy : -3,2 %, Guyane : -5,8 %, Martinique : -3,8 %, La Réunion : +1,7 %). Cette progression à Mayotte s’explique par la hausse des abonnements et forfaits (+16,4 % sur un an), qui ne représentent cependant que 27,0 % des lignes (contre 70,4 % dans les départements et collectivités d’outre- mer, 92,7 % à La Réunion et 89,3 % en métropole). Les formules de cartes prépayées (+0,5 % sur un an) restent majoritaires à Mayotte, représentant 73,0 % des lignes. Le marché mahorais présente par ailleurs le trafic moyen de SMS le plus élevé derrière La Réunion mais devant tous les autres DOM. Cette consommation soutenue de communications3 mobiles à Mayotte peut s’expliquer par la faible proportio d’utilsateurs de ignes ixes, mais aussil fn i par un phénomène de double, voire de triple équipement, qui consiste à détenir les cartes SIM de plusieurs opérateurs (pour minimiser le coût des appels en fonction des horaires ou des destinations, par exemple). En 2019, le nombre de SMS émis est toutefois en retrait pour l’ensemble des DOM, pour la cinquime année consécutivè e (-13,2 % contre -6,0 % en 2018). Mayotte et La Réunion enregistrent une baisse faible (respectivement -13,2 % et -10,2 %) en comparaison avec les autres DOM (-28,1 % pour la Guyane, -20,0 % pour les Antilles). En revanche, le volume de minutes sortantes décroît à Mayotte (-3,1 %) alors qu’il progresse dans tous les autres DOM (+2,8 % à La Réunion et +1,7 % aux Antilles). À fin 2020, le taux de pénétration reste stable à Mayotte (+0,3 point sur un an, à 103,2 %),4 alors qu’il progresse à La Réunion (+1,6 point, à 104,7 %) et en métropole (+1,4 point, à 116,7%). Les DOM de l’océan Indien enregistrent donc un retard parrapport au taux de pénétration de la métropole et à celui des Antilles, ce dernier demeurant sensiblement supérieur, en dépit d’une baisse en 2020 (-3,8 points, à 141,9 % pour la Martinique et -3 points, à 142,8 % pour la Guadeloupe-Saint-Martin-Saint-Barthélémy). Le marché des services mobiles dans les DOM a généré 633 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019, soit une baisse de 9 %, après -4,9 % en 2018. À Mayotte, même si l’activité 1Observatoire des marchés des communications électroniques, 4 février 2021. 2Autorité de régulation des communications électroniques et des postes. 3536 millions de SMS émis en 2019 contre 2 515 millions pour le marché réunionnais. 4Le taux de pénétration désigne le rapport entre le nombre de cartes en service et la population du département en question. 130