2. L’affluence de touristes fortement pénalisée par la pandémie Le secteur touristique fait partie de ceux qui ont le plus souffert des impacts de la crise sanitaire. La chute de 52,7 % dutrafic aérien de passagers à l’aéroport de Dzaoudzi en 2020 en est un bon indicateur (181 349 passagers hors transit, après 383 378 en 2019).Cette baisse sensible est entièrement due aux restrictions imposées par le contexte sanitaire.En effet, les fermetures de l’aéroport conjuguées au contrôle des motifs de déplacement par liaison aérienne ont entraîné une réduction de 59,7 % du nombre de rotations de vols (après -20,4 %en 2019). Sixcompagnies aériennes desservent Mayotte en 2020 - elles étaient huit jusqu’en 2018,1 avant le retrait de XL Airways et Inter îles - dont la compagnie EWA qui effectue, depuis septembre 2013, des liaisons sous régionales et permet ainsià Mayotte de développer son ancrage dans le canal du Mozambique, ainsi que la compagnie comorienne AB Aviation qui relie Mayotte aux îles comoriennes depuis 2015. Enfin, une liaison directe Paris-Dzaoudzi, opérée par Air Austral, a été mise en place en juin 2016. Aux flux de touristes enregistrés à l’aéroport de Pamandzi s’ajoutent les arrivées de touristes par voie maritime. En fort recul depuis 2009, l’activité repartait timidement depuis 2016, sans toutefois retrouver les niveaux des années 2000. En 2020, comme ce fut le cas l’année précédente, un seul paquebot a fait escale à Mayotte en février avec environ 650 croisiéristes, peu avant le début des restrictions de déplacement. La part des croisiéristes dans le nombre total de touristes reste insignifiante (à peine 0,2 % en 2019). Cette situation s’explique notamment par des problèmes d’organisation (prise en charge des touristes durant les escales), l’absence d’infrastructures d’accueil et des divers services nécessaires au séjour des bateaux, et des coûts élevés d’escale des navires (droits de port, pilotage maritime, remorquage obligatoire pour les bateaux de plus de 50 mètres). Estimation des croisiéristes 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 20202020/2019Variation Nombre d'escales de paquebots 36 38 38 20 5 3 4 2 3 4 6 8 6 1 1 0,0% Nombre de passagers 8 3797 853 5 9983 094 1 6421 126 923 1 026 807 770 1 819 3 3003 279 143 650 354,5% Source: Mayotte Channel Gateway et CDTM 3. Des structures d’hébergement peu nombreuses et en déclin Mayotte compte peu de structures hôtelières ; la capacité d’hébergement touristique est faible. En 2020, le CDTM recense 58 établissements dont 9 hôtels, 8 résidences du tourisme et 41 gîtes et chambres d’hôtes. Un projet hôtelier est prévu à l’aéroport de Pamandzi pour un montant de 6 à 8 millions d’eur os. Dans le cadre du Plan d’aménagement et de développement durable (PADD), élaboré en 2008, neuf sites stratégiques avaient été choisis pour accueillir, en dérogation à la loi Littoral2 , desprojets hôteliers d’envergure dans le but d’accroître la capacité globale d’hébergement à Mayotte et de renforcer l’attractivité touristiquedu terr itoire. À ce jour, aucun de ces projets d’infrastructures touristiques n’a débuté. L’étudedes orientations d’aménagement des sites 1Air Austral, Corsair, Kenya Airways,Air Madagascar, Ewa Air et AB Aviation. 2Entrée en vigueur le 3 janvier 1986 (et partiellement revue en 2005), cette loi détermine les conditions d’utilisation et de mise en valeur des espaces terrestres, maritimes et lacustres. Elle s’applique aux communes riveraines des océans, mers, étangs salés et plans d’eau naturels ou artificiels de plus de 1 000 ha. 119