Section 2 L’agriculture UN SECTEUR ESSENTIEL FACE AUX PROBLÉMATIQUES SOCIALES ET DEMOGRAPHIQUES DU DÉPARTEMENT En 2020, l’agriculture mahoraise représente une faible part de l’économie formelle mais son rôle social et nourricier reste primordial. Dans le département français ayant la plus forte croissance démographique (+3,8 % de 2012 à 2017) mais le1 plus faible PIB par habitant (9 250 euros en 2018), l’agriculture fournit une part significative de l’alimentation de base pour la population locale. Elle possède so etuvent un caractère familial constitue un moyen d’autosuffisance alimentaire ou un complément de revenu. Le secteur fait face à des difficultés structurelles, liées à la rareté du foncier et la quasi-absence des infrastructures de collecte, de stockage et de transformation. L’exiguïté du territoire ainsique la pression démographique et migratoire mettent en concurrence les espaces agricoles, urbains et protégés. Dès lors, la surface moyenne des exploitations agricoles du départmente est t uitrèsréd e(seulemen 0,4t 5ha), et l’agriculture informelle s’insère en périphérie des villes et empiète sur les ressources forestières.Selon la Direction de l’alimentation, l’agricultureet de la forêt (DAAF), la production annuelle en 2018 peut être estimée2 à 113,4 millions d’euros. En 2018, la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (CAPAM) compte près de 1 800 agriculteurs inscrits au Centre de formalités des entreprises (CFE) contre3 2 736 en 2014. Ce recul de près de 900 agriculteurs recensés s’explique en partie par le découragement des professionnels par rapport à leurs obligations finacrs. Slnièe eon la DAAF, en 2019, 1 117 agriculteurs sont déclarés à la Mutualité sociale agricole (MA) et en 2018,4S 1 59ot4 n fait une déclaration à la Politique agricole commune (PAC). Les dernières données actualisées du Recensement général agricole (RGA)font état de5 9 000 exploitations agricoles dont la moitié est vivrière, donc essentiellement tournée vers l'autoconsommation et l'économie de subsistance. Elles occupent au total une surface agricole utilisée de 9 000 hectares, soit2% du territoire mahorais.4 A cette surface s’ajoutent environ 11000 hectares de jachère, c’est à-di- re des terres labourables laissée temporaement uea rpos ir s. Seuls 1 674 ha ont été déclarés au titre de la PAC 2018, soit moins de 20 % de la superficie des exploitations agricoles. En octobre 2020, un nouveau RGA a ét lancéué a lparleiveauntion a na ministère de l’agriculture. Les résultats de cette opération décennale permettront d’actualiser les données sur l’agriculture mahoraise. La commercialisation formelle des produits locaux est encore largement minoritaire par rapport aux importations. Néanmoins, les filières maraîchères et animales se structurent et investissent progressivement le marché local. Après le déclin des filières traditionnelles (ylang-ylang et vanille), le contexte mahorais offre plusieurs opportunités au secteur agricole de se renouveler avec les activités d’agrotourisme, l’exploitation des niches de marché des produits locaux et de qualité, etc. 1Source : INSEE Analyses - Mayotte, 2017. 2Dernières données disponibles. 3Source : « Bilan environnemental à mi-parcours du PDR de Mayotte », BRL Ingénierie, mars 2019. 4La déclaration à la MSA est obligatoire à partir de 2 ha pondérés. 5Actualisation réalisée par la DAAF en 2017 à partir du RGP de l’Insee qui faitapparaître la question : « le ménage dispose-t- il d'une parcelle agricole ou d'un élevage (qu’il en soit propriétaire ou non) ? ». 75