2. Un transport aérien qui se développe 2.1 DE NOUVELLES INFRASTRUCTURES AÉROPORTUAIRES Mayotte dispose en Petite-Terre (Pamandzi-Dzaoudzi) d’un aéroport international qui était, jusqu’en 2010, entièrement géré par l’État et la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). En octobre 2010, la société canadienne SNC Lavalin a repris les infrastructures et a construit la nouvelle aérogare de Mayotte.Cependant, après une révision de sa stratégie, l’entreprise canadienne a revendu, fin 2016, sa société européenne à Edeis, un groupement d’entreprises composé d’Impact Holding et Ciclad, sociétés françaises respectivement dans l’industrie et l’inve stissement. La réglementation européenne requiert une amélioration de l’infrastructure aérienne Jusqu’à présent, l’unique piste, qui mesure 1934 mètres de long est trop courte pour que les appareils de type gros porteurs d’une capacité d plus de 350 pasesagers (Boeing 777-200 et Airbus A330-200) effectuent des liaisons directes Mayotte-Métropole à pleine charge. Ainsi, tous les vols longue distance au départ de Dzaoudzidevaient effectuer une escale technique intermédiaire (La Réunion, Madagascar ou Kenya). La problématique d’allongement de la piste à 2 310 mètres a fait l’objet d’un débat public tout au long de l’année 2011. Elle a été entérinée dans le rapport « Mobilité 21, pour un schéma national de mobilité durable » de juin 2013 préconisant le renvoi du projet de piste longue à une date ultérieure. Aujourd’hui, les évolutions techniques des avions (moindre consommation de carburant, distance plus courte pour atterrir et décoller) semblent avoir réduit l’intérêt et la nécessité d’allonger la piste actuelle. En effet, la mise en place d’un vol direct reliant Paris à Dzaoudzi parstral a été possiblela compagnieir AuA grâceà la mise en service d’un nouvel avion, le Boeing787-800 Dreamliner. Pour autant, de nouvelles normes européennes sur la sécurité aéroportuaire contraignent les aéroports à prévoir des zones de réservation (aires de sécurité des extrémités de piste). Celles- ci, obligatoires depuis le 1erjanvier 2017, ont été inaugurées à Mayotte en février 2019 avec la miseen place de deux lits d’arrêtsà chaque extrémité de la piste . Le coût du projet s’est élevé1 à 13 millions d’euros répartis entre le gestionnaire de l’aéroport, EDEIS (9 millions d’euros), les fonds européens FEDER et FSE (3 millions d’euros), l’État (500 000 euros) et le Département (500 000 euros). Les projets en cours de finalisation devraient stimuler l’activité économique autour de l’aérogare Après deux années de travaux, le nouveau terminal a ouvert le 14 mai 2014. Les fonctions départ et arrivée sont regroupées dans une même structure de 7 500 m sur deux niveaux et la² nouvelle aérogare peut ainsi accueillir près de 600 000 passagers par an contre un peu plus de 300 000 auparavant.L’aménagement de l’aéroport se poursuit avec différents projets qui ont pour objectif de dynamiser l’activité aéroportuaire : réhabilitation de l’ancienne aérogare afin de maximiser l’immobilier du site en proposant des espaces de travail (open space, bureaux, salles de réunion) pour les entreprises, création d’un centre d’affairesde 1 200 m pouvant accueillir2 150 personnes et, enfin, un hôtel de standing en périphérie de l’aéroport. En octobre 2019, lors de la visite présidentielle, l’annonce dela construction d’une piste longue a suscité des espoirs d’ouverture à la concurrence dumarché aérienet de possibles réductions des prix dans les années à venir. Ainsi, une enveloppe de80 millions d'euros destinée 1Les lits d’arrêts font une taille de 90m chacun, sécurisant la piste sur 180 m. Ce sont des Engeneered material arresting system (EMAS), des bandes au revêtement mou permettant d’absorber l’énergie de l’aéronef. 126