Le dynamisme de la consommation des ménages est freiné par des difficultés persistantes liées à la structuration du secteur.La concurrence s’intensifie, en particulier dans le commerce de détail, alors que les chefs d’entreprise déplorent le poids des charges d’exploitation sur leur bilan. Après une année 2019 mal orientée, le secteur des services enregistre une nouvelle baisse d’activité au premier semestre 2020. Au troisième trimestre, malgré une détérioration de leur situation financière, avec un alourdissement des charges et des trésoreries fragilisées, les chefs d’entreprise font état d’uneprogression de l’activité. Leur perception s’améliore toutefois pour le reste de l’année. Le tourisme subit la baisse vertigineuse du trafic aérien fortement pénalisé par la pandémie. L’activité bancaire demeure dynamique La collecte d’épargne s’accélère En 2020, les actifs financiers détenus par les Mahorais enregistrent une hausse de 29,4 %, à 913,3 millions d’euros. Les dépôts à vue sont particulièrement dynamiques (+35,4 %). Ils constituent 67,4% de la ressource, soit 615,9 millions d’euros. Les placements liquides ou à court terme progressent également (+26,1 %) pour s’établir à 185,7 millions d’euros. Enfin, l’épargne à long terme croît de 7,9 % et représente 111,7millions d’euros. La demande de financement continuede s’accroître En 2020, l’encours brut total des crédits accordés à l’économie mahoraise par l’ensemble des établissements de crédit (installés ou non localement) progresse de 10,9 %, à 1 453 millions d’euros.L’activité de crédit aux ménages est dynamique. Les crédits à la consommation et à l’habitat enregistrent une croissance de 9,9 % et 8,5 % respectivement. L’évolution des encours de crédits en faveur des entreprises est comparable. Les crédits à l’investissement sont tabess l alors que ceux à l’habitat progressent de3,7 %. Les crédits d’exploitationont quasiment triplé (+184,1 %) en raison du recours important aux prêts garantis par l’État (PGE) pour faire face aux difficultés de trésorerie rencontrées depuis l’apparition de la crise sanitaire (80,9 millions à Mayotte en 2020). Enfin, le financement des collectivités locales, majoritairement composé de crédits d’investissement (98,5 %), augmente de 12,2 %. Une sinistralité en recul pour les ménages comme pour les collectivités locales En 2020, le taux de créances douteuses perd 1,2 point et s’établit à 4,1 %. L’encours brut de créances douteuses (60 millions d’euross’inscrit)en repli. Les ménages et les collectivités locales continuent d’être les principauxpourvoyeurs des créances douteuses avec un montant total de 23,3 millions d’euros. Leurs encours respectifs s’inscrivent toutefoisen nette baisse (respectivement -18,4 % et -13,2 %). 2021 : une nouvelle année de résilience ? L’année 2020 a été marquée par la crise sanitaire et les mesures de restriction qui ont sensiblement impacté l’activité économique dans quasiment tous les secteurs. Démarrant par un nouveau confinement dès les premiers jours de février, l’année 2021 ne sera probablement pas épargnée par une poursuite du ralentissement économique. Cette évolution devrait susciter les mêmes questionnements et inquiétudes qu’en 2020. En effet, si la consommation des ménages semble pouvoir se maintenir et continuer de porter l’activité économique, les incertitudes etles difficultés à retrouver le niveau d’activité d’avant la crise de la Covid-19 entament l’optimisme des chefsd’entreprise quant à leur volonté d’investir. L’investissementpublic n’apporte par ailleurs que peu de garanties permettant d’être perçucomme moteur d’activitépar les acteurs économiques. Dans cecontexte, l’année 2021 se situera vraisemblablement dans le sillage de 2020, avec des entreprises, dans la grandemajorité des secteurs d’activité, en quête de solutions pour s’adapter à la crise sanitaire et sauvegarder leurs activités. 12