Les secteurs du commerce, de l’industrie et de l’agriculture limitent les pertes Dans le commerce, après le choc subi lors du confinement, l’activité a repris de manière dynamique sur le reste de l’année. Les professionnels du secteur estiment en moyenne leur perte de CA à 2 % sur 2020. Le secteur des industries manufacturières confirme son rebond sur toute la deuxième partie de l’année, avec une opinion sur l’activité en hausse. La trésorerie et les prévisions d’investissement sont également bien orientées en fin d’année. La consommation des ménages se reporte en partie vers les acteurs locaux des secteurs de l’agriculture-pêche et de l’IAA. La production de la filière viande locale augmente de 11,3 % sur l’ensemble de l’année. Cependant, en raison de la sécheresse qui a sévi sur le territoire, la filière canne-sucre enregistre une très mauvaise campagne 2020. Les secteurs du tourisme et de la construction sont les plus impactés Certains secteurs sont plus durablement touchés par la crise. Les services marchands (intérim, services aux entreprises, transport, etc.) portent un jugement défavorable sur leur activité, y compris sur la fin d’année. Ils estiment globalement à -7 % la perte de CA pour 2020. Pour les professionnels du secteur de la construction, l’activité a progressivement repris après le coup d’arrêt du début d’année. Sur l’année, le chiffre d’affaires du BTP affiche une baisse de 11,6 %. En plus des retards de chantiers dans le secteur privé, cette contraction est aussi liée aux problèmes d’approvisionnement en roches pour la Nouvelle route du littoral (NRL). Les contraintes imposées aux passagers pour se rendre à La Réunion,en métropole ou ailleurs dans le monde ont particulièrement touché le secteur du tourisme. Le nombre de touristes extérieurs diminue ainsi de près de 60 %. L’hôtellerie enregistre des pertes importantes de CA tout au long de l’année en dépit d’une plus grande fréquentation de la clientèle locale. La restauration, quant à elle, retrouve sur le deuxième semestre, des niveaux d’activité proche de ceux d’avant crise. L’ACTIVITÉ BANCAIRE MARQUÉE PAR L’OCTROI DES PGE ET PAR LA FORTE HAUSSE DE L’ÉPARGNE Face aux difficultés financières des entreprises, l’accompagnement des banques a été déterminant en déployant rapidement le dispositif de prêts garantis par l’État (PGE). Du côté des actifs financiers, la hausse est particulièrement importante, provenant d’une forte augmentation de l’épargne des ménages et des PGE déposés sur les comptes courants des entreprises afin de renflouer leur trésorerie. Une hausse inédite des actifs financiers En 2020, les actifs financiers détenus par les agents économiques réunionnais connaissent une hausse inédite de 15 %. Pour les ménages, ce sont près d’un milliard d’euros supplémentaires déposés sur les comptes bancaires et livrets d’épargne, dont la moitié au cours du seul deuxième trimestre. En effet, la période de confinement et les restrictions de circulation ont fortement limité la consommation des ménages, impliquant une épargne « contrainte ».De plus, l’inquiétude suscitée par la pandémie et la crise économique encourage l’épargne de précaution. Les actifs financiers détenus par les sociétés non financières enregistrent également une très forte croissance en 2020 : +33 % en un an. Cette épargne provient des PGE déposés sur les comptes des entreprises, masquant l’impact des pertes de CA imputables au confinement et aux fermetures des établissements. 12