La production locale assure la couverture de 71 % du marché réunionnais en produits frais et 53 % du marché global (légumes frais, transformés et congelés). Pourtant,les importations de légumes s’élèvent à 18 500 tonnes en 2020 (soit +9 % par rapport à 2019, source DAAF), un niveau encore jamais atteint. Cette évolution est principalement portée par les volumes importés de pommes de terre (en provenance de France métropolitaine essentiellement) qui progressent de +60 % en 2020 (soit 1 400 tonnes de plus par rapport à 2019).La moitié du volume importé concerne les oignons provenant majoritairement d’Inde (54 %). Une récolte fruitière atone La production locale de fruits est concentrée autour de l’ananas (14 300 tonnes en 2019), des agrumes (8 400 tonnes) et des bananes (5 200).Elle diminue de 1,6 % en 2020. Les exportations de fruits ont reculé de 15 % par rapport à 2019 (à 2 608 tonnes, source douanes) avec notamment l’impact de la crise sanitaire sur les chaînes d’approvisionnement. Les importations en revanche s’élèvent à 22 250 tonnes de fruits en 2020 (source DAAF), un chiffre en hausse de 12 % par rapport à 2019. Les agrumes représentent près de la moitié de ces importations. La production locale de fruits (plus de 40 espèces différentes) couvre 60 % des besoins alimentaires en frais et 51 % du marché global (Memento 2020). UNE FILIÈRE BIO EN PLEIN DÉVELOPPEMENT L’agriculture biologique ne cesse de croitre :quasiment inexistante en 2005, elle représente en 2020 plus de 1 500 ha (soit3,5 % de la SAU, contre 8,5 % au niveau national) pour plus de 350 producteurs (respectivement +18 % et +14 % par rapport à 2018). Les secteurs des fruits et légumes et de l’élevage de1 poules pondeuses constituent les productions les plus importantes en volume. La présence accrue des produits bio dans les rayons des supermarchés témoigne de la montée en puissance du secteur. La Réunion est le territoire ultramarin où l’agriculture biologique est la plus développée. Le plan national Ambition Bio 2022 consacre un axe au développement de l’agriculture biologique dans les départements d’outre-mer. Ilest notamment prévu d’améliorer la connaissance du marché (gouvernance, groupe de travail technique…) et d’intégrer les problématiques aux réflexions portées au niveau national. Un des outils d’accompagnement est la déclinaison territoriale du grand plan d’investissement 2018-2022 dont le volet agricole a été présenté aux acteurs économiques réunionnais en janvier 2019. Afin d’élargir les débouchés pour l’agriculture biologique réunionnaise, la loi EGALIM fixe, dès le 1 erjanvier 2022, des objectifs en matière d’approvisionnement en produits bio dans la restauration collective. 2.4.LES PRODUCTIONS TRADITIONNELLES La filière « vanille » concerne une centaine d’exploitations (187 ha) pour une production de 4 tonnes et environ 10 tonnes de vanilles importées. Elle s’organise autour de deux structures : la Vanilleraie et la coopérative Provanille. Ces deux structures achètent, transforment et commercialisent la production de leurs adhérents ou producteurs partenaires. L’association pour la valorisation de la vanille de La Réunion (A2VR) qui regroupe les producteurs de vanille a obtenu auprès de l’Institut national de l’origine et de la qualité une reconnaissance en indication géographique protégée pour la « Vanille de l’île de La Réunion ». La production d’essence de géranium et celle des autres huiles (vétiver,baie rose...) sont regroupées au sein de la Coopérative agricole des huiles essentielles de Bourbon (CAHEB), créée afin de réglementer les conditions de production. La CAHEB assure l’encadrement technique, la collecte des produits et leur commercialisation (auprès des grands parfumeurs français notamment). Son objectif est de redynamiser la filière dont les atouts sont importants. 1 Bilan d’activité de la DAAF de La Réunion, année 2020 82