On retrouve ainsi en 2020 un poids des dépôts à vue dans l’ensemble des placements équivalent à celui des années 1970, lorsque les placements étaient exprimés en francs CFA et que la palette de produits financiers disponibles était extrêmement restreinte (livrets des caisses d’épargne et bons de caisse des banques).1 Ce poids avait ensuite diminué pour atteindre 25 % dans les années 1990. Le déclenchement du mouvement haussier à la fin des années 1990 peut être en lien avec le passage à l’euro fiduciaire. Les changements de régime monétaire (1975 pour le passage du franc CFA au franc français et 2002 pour le passage à l’euro) correspondent en effet à des périodes de forte croissance des encours de dépôts à vue. Les sociétés financières enregistrent le poids le plus important des dépôts à vue dans leur épargne totale, à 92,5 % (contre moins de 50 % dans les années 1995-2000). Pour les ménages, leur poids demeure plus faible, mais atteint désormais 31,5 %, en hausse de +1,7 point en 2020. L’épargne des ménages est en effet également constituée de comptes sur livrets et de placements en assurance-vie. Poids des dépôts à vue dans l’ensemble des placements financiers 1995 2000 2005 2010 2015 2018 2019 2020 Ensemble de la clientèle 27,6 % 26,9 % 30,7 % 32,3 % 36,6 % 45,2 % 46,2 % 51,3 % Sociétés non financières 44,2 % 44,5 % 58,9 % 61,7 % 70,2 % 87,0 % 90,3 % 92,5 % Ménages 24,5 % 24,0 % 23,1 % 24,1 % 25,4 % 29,4 % 29,8 % 31,5 % Collectivités locales 97,8 % 43,9 % 36,8 % 20,7 % 76,7 % 37,8 % 17,7 % 25,0 % Autres agents 12,7 % 11,6 % 26,3 % 33,1 % 38,6 % 47,0 % 49,6 % 59,6 % Source : IEDOM 1.3.LES PLACEMENTS LIQUIDES OU À COURT TERME Les placements liquides ou à court terme regroupent l’ensemble des avoirs financiers immédiatement disponibles, sans risque de perte en capital. Ils regroupent essentiellement les différents types de livrets d’épargne, comme les livrets A, les livrets de développement durable. Ils regroupent également les différents2 types de placements rémunérés aux taux du marché, comme les comptes de dépôts à terme, les certificats de3 dépôts négociables ou les sicav et FCP monétaires. Après plusieurs années de recul régulier, les encours des placements liquides ont enregistré une troisième année de progression consécutive en 2020 (+8,3 % après +2,0 % en 2019 et +1,6 % en 2018) pour atteindre près de 4,3 milliards d’euros au quatrième trimestre 2020. Il s’agit principalement d’actifs détenus par les ménages (3,6 milliards d’euros) qui détiennent 84,6 % de l’ensemble des placements liquides. Ils sont majoritairement composés de comptes sur livrets (3,9 milliards d’euros) soit 90,9 % du total. Le reste des placements liquides est composé de placements à taux de marché, notamment des comptes à terme et des certificats de dépôts négociables émis par certaines banques. 1Si la création du livret A des caisses d’épargne remonte à 1818, les sicav, les FCP, le plan d’épargne et le compte d’épargne logement sont des créations des années 1964 à 1975, tandis que le Codevi (compte de développement industriel, rebaptisé depuis en livret de développement durable), est une création plus récente de 1983, et le livret jeune, de 1996. 2Produits d’épargne dont les taux sont réglementés, c’est-à-dire arrêtés par l’État : livrets A, livrets ordinaires, livrets jeunes, livrets d’épargne populaire, livrets de développement durable et comptes (ou livrets) d’épargne logement. Il existe d’autres types de produits d’épargne réglementés comme les plans d’épargne logement, qui ne sont pas intégrés dans les placements liquides en raison d’un horizon de placement à long terme et d’un risque de perte d’intérêt en cas de sortie anticipée du placement. 3Produits dont le risque de perte en capital est pratiquement nul, mais dont les taux de rémunération sont libres. 185