L’analyse de la structure du bilan agrégé des banques réunionnaises fait ressortir la prépondérance à l’actif des opérations avec la clientèle (68,2 % en 2020),1 traduisant une forte activité d’intermédiation par rapport à leurs homologues métropolitaines, même si leur poids s’est sensiblement réduit par rapport aux années 2000 où ils représentaient jusqu’à 80 % du total de l’actif. Au passif, les opérations avec la clientèle (ressources) restent prédominantes, mais dans une proportion légèrement plus faible (63,8 % en 2020).En 2020, le poids des opérations avec la clientèle s’est sensiblement accru. Néanmoins, malgré une réduction régulière ces dernières années, l’écart entre les emplois à la clientèle et les ressources collectées auprès de cette même clientèle génère malgré tout un besoin important de refinancements interbancaires pour les principales banques, proche d’un quart du total de bilan à l’actif et au passif. 3.1.2. Soldes par type d’opération Le bilan des principales banques de la place présente ainsi en 2020 un solde des opérations avec la clientèle (différence entre l’épargne collectée transformable2 etles crédits consentis) s’élevant à -0,8 milliard d’euros, soit une proportion très faible de 4,4 % de leur total de bilan, en réduction par rapport à l’année précédente. Le déficit des opérations avec la clientèle s’était très fortement creusé à partir du début des années 2000 pour atteindre un maximum en 2009, après l’éclatement de la crise financière, de -4,2 milliards d’euros, soit plus de 25 % du total de bilan de l’époque. Ce déficit se réduit régulièrement depuis 2010. Solde des opérations avec la Solde des opérations interbancaires en million d'euross clientèle rapporté aux ressources collectées 45% 0 -750 30% -1 500 15% -2 250 0% -3 000 -15% 1990 2000 2010 2020 1990 2000 2010 2020 Source : IEDOM Encourslissés moyenne mobile d'ordre 5 Source : IEDOM Encourslissés moyenne mobile d'ordre 5 Le déficit des banques locales fluctue en fonction des grandes crises financières ou économiques ou des périodes de forte croissance. Les années post-crise (1993-1994 ou 2009-2014) se caractérisent par une réduction des déséquilibres entre les octrois de crédits et la collecte d’épargne, résultat du ralentissement de la croissance des crédits, conjugué à une accentuation de la collecte de ressources auprès de la clientèle (qui opère une réallocation de son épargne vers des 1Cette analyse ne prend pas non plus en compte l’incidence des opérations de titrisation des crédits à la clientèle opérées par les banques de la place. Des crédits titrisés correspondent à des emplois des banques qui sont retirés du total de bilan et transférés à d’autres intervenants (épargnants, compagnies d’assurance, autres établissements bancaires) sous forme de fonds commun de créances (FCC). À défaut de titrisation, ces encours de crédits titrisés auraient vraisemblablement accru le total de bilan des banques. Les encours des crédits titrisés par les banques étudiées sont passés de 357 millions d’euros en décembre 2010 à 676 millions d’euros en décembre 2020. 2L’épargne collectée correspond aux ressources à la disposition des établissements de crédit pour financer les crédits qu’ils consentent à leur clientèle. Ces dépôts n’intègrent ni les titres de portefeuilles, ni les OPCVM, ni les produits d’assurance-vie commercialisés par les établissements bancaires. Ils intègrent par contre l’épargne collectée dans le département pour le compte de tiers (livrets de la BFM ou de la Casden et du Crédit Agricole SA). 159