5. Le microcrédit et l’inclusion bancaire 5.1.L’INCLUSION BANCAIRE L’inclusion bancaire permet aux personnes en situation de fragilité financière d’accéder durablement à des produits et services bancaires adaptés à leurs besoins. Cette démarche contribue au processus d’insertion dans la vie économique et sociale. Les pouvoirs publics ont mis en place des outils spécifiques s’adressant aux personnes financièrement fragiles parmi lesquels le droit au compte, l’offre spécifique et le plafonnement des frais bancaires. Ainsi,tout comme les personnes morales, les particuliers résidant en France s’étant vus refuser l’ouverture d’un compte de dépôt peuvent bénéficier de la procédure dite du « droit au compte » qui consiste à demander à la Banque de France ou aux Instituts d’Émission (IEDOM et IEOM) la désignation d’un établissement de crédit qui sera tenu de leur ouvrir un compte bancaire. Par ailleurs,la détection des populations en situation de fragilité financière constitue une étape préalable indispensable pour favoriser l’inclusion bancaire. Selon l’enquête menée par l’IEDOM en 2018 auprès des établissements de crédit, 17 000 personnes sont détectées comme financièrement fragiles à La Réunion, soit 3 % de la population de plus de 15 ans. Ces clients en situation de fragilité financière peuvent ainsi bénéficier de la part de leur banque d’une « offre spécifique » prévue par le législateur (moins de 4 000 Réunionnais en bénéficiaient en 2018). Cette offre, réservée aux personnes physiques agissant pour des besoins non professionnels, ne doit pas coûter plus de 3 euros par mois. Elle consiste en un ensemble de produits et services destiné à aider les populations fragiles, à leur permettre de maitriser leur budget et à limiter les frais en cas d’incident. En 2019, la profession bancaire, incitée par le Gouvernement, s’est engagée à promouvoir davantage l’offre spécifique et à réduire les frais imputés aux clients fragiles, y compris ceux n’ayant pas souhaité souscrire à cette offre. Un effort important est également réalisé pour détecter de manière plus large la fragilité financière. Ces actions se traduisent par une hausse de 12 % du nombre clients fragiles en 2020 au niveau national, et une progression de 17 % du nombre de bénéficiaires de l’offre spécifique à fin 2020 par rapport à fin 2019 (+56 % par rapport à 2018).1 L’inclusion bancaire est également favorisée par la mise en œuvre d’une stratégie nationale d’éducation financière du public, qui doit renforcer les connaissances économiques, budgétaires et financières nécessaires à chacun pour gérer compte bancaire, budget, épargne et crédits. Depuis 2016,la Banque de France, et par délégation, l’IEDOM dans l’Outre-mer, ont pour mission de décliner la stratégie nationale d’éducation financière auprès du grand public, des enseignants et des travailleurs sociaux, sur l’ensemble du territoire. 5.2.LE MICROCRÉDIT Le microcrédit a pour objet de servir l’insertion, aussi bien économique que sociale, des personnes en situation d’exclusion bancaire n’ayant pas accès au crédit en raison de revenus trop faibles ou d’une situation professionnelle précaire (emplois de l’économie informelle, demandeurs d’emploi, etc.). On peut distinguer le microcrédit professionnel, conçu comme un appui à l’insertion professionnelle à destination des particuliers souhaitant travailler pour leur propre compte, du microcrédit personnel. Ce dernier concourt à favoriser depuis 2005 l’accès à des moyens de 1Cf rapportannuel 2020 de l’Observatoirede l’inclusion bancaire https://publications.banque-france.fr/rapport-de- lobservatoire-de-linclusion-bancaire-2020 147