3. L’eau 3.1.LA PROBLÉMATIQUE DE LA GESTION DE L’EAU À LA RÉUNION Le réseau hydrographique de La Réunion est composé de 13 rivières pérennes et leurs affluents,de trois étangs littoraux, de plusieurs plans d’eau intérieurs et de nombreuses ravines sèches. L’île,qui détient plusieurs records mondiaux de pluviométrie pour les périodes comprises entre 12 heures et quinze jours, dispose en première analyse d’un volume de pluie suffisant pour1 couvrir les besoins de la population, de l’agriculture et de l’industrie : les précipitations annuelles représentent environ 7,6 milliards de m. Toutefois, la disponibilité de ces ressources souffre d’une3 mauvaise répartition dans l’espace et dans le temps. En effet, l’Ouest et le sud de l’île sont affectés d’une pénurie en fin de saison sèche et disposent de ressources nettement inférieures à celles dont bénéficie l’Est. Dans les Hauts, les ressources en eau de surface sont maigres (sols perméables et infiltrations profondes), tandis que des nappes pérennes existent plus près des côtes, mais sont parfois confrontées à un phénomène naturel de salinisation par l’eau de mer. Le basculement des eaux d’est en ouest, baptisé « Irrigation du littoral ouest » (ILO) mis en service en 2016 permet, par un système de conduites d’eau reliant les deux versants, de mieux satisfaire les besoins en eau des agriculteurs de la côte ouest. En 2020, sur les 66 masses d’eau de l’île,2 39 sont considérées en très bon et bon état, selon l’Office de l’eau Réunion. Ceci constitue un progrès. Néanmoins les efforts doivent se poursuivre, car un grand nombre de masses d’eau de La Réunion présente un risque de ne pas atteindre le bon état en 2027 (37 masses d’eau en risque et doute de ne pas être en bon état). La politique de gestion globale de l’eau implique principalement deux structures : • Un Comité de bassin, créé en 1996 (collectivités, services de l’État et usagers).Son rôle est de définir les orientations politiques dans le domaine de l’eau au travers du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE). • L’« Office de l’eau Réunion », établissement public local, créé en 2003, rattaché au Département et dont les principales missions sont : (i) l’étude et le suivi des ressources en eau et des milieux aquatiques et littoraux (ii), le conseil et l’assistance technique auprès des maîtres d’ouvrages et (iii) la programmation et le financement d’actions et de travaux. 3.2.LA DISTRIBUTION DE L’EAU POTABLE Répartition des prélèvements sur la En 2019, près de 222 millions de m d’eau3 ressource en eau par type d'usage ont été prélevés dans le milieu naturel pour des Adduction Irrigation usages domestiques, agricoles et industriels (hors eau 26% hydroélectricité) : 68 % destinés à l’eau potable, potable 26 % à l’irrigation agricole et 5 % pour l’usage 68% Industriel industriel.Ces prélèvements sont en hausse par 5% rapport à 2018 (+19 millions de m), avec une forte3 contribution des usages agricoles (+15,3 millions Réalimentation(nappe Rivière de mètre cubes entre 2018 et 2019). des Galets) 1% Source: Office de l'eau Réunion, en 2019 1Les records pluviométriques concernant des périodes courtes sont causés par des phénomènes orageux et ceux pour des périodes plus longues par le phénomène de mousson, qui ne concerne pas La Réunion. 224 cours d’eau, 3 plans d’eau, 12 masses d’eau littorale dont 4 de type récifal et 27 masses d’eau souterraine. 96