2.2.LE RHUM En 2019 (dernière année disponible), la production réunionnaise de rhum s’est élevée à 113 425 HAP (hectolitres d’alcool pur), en baisse de 6,2 % par rapport à 2018, et se maintient à un niveau élevé après trois années bien orientées (un tiers de production en plus entre 2015 et 2018). Les productions de rhum léger (destiné à l’exportation) se contractent de 17,1 %, alors que celles de rhum industriel de sucrerie progressent de 4,0 %. Pour mémoire, ces rhums sont tous les deux issus de la distillation de la mélasse, la différence résidant dans le processus de fermentation et de la quantité de substances « non-alcool » contenue. Ces évolutions contrastées rompent avec la tendance observée en 2017 et 2018 d’une réorientation de la production vers le rhum léger, en raison du rehaussement du contingent annuelde rhum traditionnel produitdans les DOM (bénéficiant d’une fiscalité réduite). Ce relèvement permet aux producteurs réunionnais et à ceux des autres DOM d’accroitre leur compétitivité et d’écouler plus facilement une partie supplémentaire de leur production sur le marché métropolitain. Des exportations stables En 2020, les exportations de rhum se stabilisent (+0,3 %) avec 51 935 HAP. La part des exportations bénéficiant d’une fiscalité réduite diminue de 1,7 % alors que hors contingent les exportations de rhum augmentent de 2,3 %. En valeur,les exportations de rhum diminuent de 1,6 % (21,6 millions d’euros). 3. La grande pêche industrielle La pêche industrielle au large est pratiquée par six armements, qui déploient leur activité essentiellement dans la zone de Kerguelen et de Crozet. Tous ces armateurs sont basés à La Réunion, car la réglementation spécifique des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) y impose le débarquement de la totalité des captures. La pêche dans ces eaux subantarctiques concerne principalement la légine, mais également la langouste, certaines espèces de poisson soumis à des quotas (poisson des glaces, cabot et rouffe antarctique) et d’autres sans quota (raie et grenadier). Les totaux admissibles de capture (TAC) sont établis chaque année par la préfecture des TAAF et le Muséum national d’histoire naturelle afin d’assurer la conservation des espèces à long terme et l’utilisation optimale des ressources halieutiques dans la zone économique exclusive de Kerguelen et de Crozet.En parallèle, les techniques de pêche ont été améliorées afin de réduire les captures accessoires et les prises de juvéniles, ainsi que de limiter la mortalité aviaire (les captures accidentelles d’oiseaux marins ont quasiment été supprimées grâce à un ensemble de mesures préventives). Les investissements des armateurs sur les navires ont notamment augmenté avec le développement des équipements et des techniques. L’investissement par navire est passé de 7,5 millions d’euros en 2001 à 18 millions d’euros en 2017 en moyenne. En 2017, selon l’Insee, la pêche de la légine et de la langouste dans les mers australes génère un chiffre d’affaires de 129 millions d’euros (soit une hausse de 60 % par rapport à 2014). Elle représente 450 emplois directs à La Réunion et 120 emplois indirects ou induits (transport, transformation, exportation). Cette pêche dégage également un taux de valeur ajoutée et un taux de marge supérieurs à la moyenne française du secteur (respectivement 73 % contre 46 % et 79 % contre 39 %). À compter de 2019, les TAC sont déterminés pour trois ans tandis que la répartition des quotas est annuellement mise à jour. Les TAC pour la pêche à la légine ont légèrement augmenté pour la campagne 2019-2020 : +1,4 % par rapport à la campagne précédente. Ils s’établissent 89