tensions sur leparc social de l’île. Au 1er janvier 2020, on recense ainsi en Martinique 12650 demandes de logements sociaux. Face à cette situation, le parc social semble ne pas augmenter suffisamment vite, en partie du fait de l’insuffisance des financements. LE FINANCEMENT DU LOGEMENTSOCIAL Le financement du logement social passe par trois canaux: la ligne budgétaire unique (LBU) du programme 123 Conditions de vie outre-mer (171 M€ de crédits exécutés en 2019), le dispositif fiscal du «Girardin social», et les prêts bonifiés accordés aux propriétaires de logement. La LBU concentre le plus gros de l’effort financier. Elle est gérée par le ministère de l’Outre-mer, la préfecture et la DEAL en assurant la gestion au niveau local. Ces crédits d’engagement et de paiement portent sur les aides à la pierre pour la réalisation de logements locatifs sociaux (LLS) et logements locatifs très sociaux (LLTS), l’accession sociale à la propriété (L.E.S), l’amélioration de l’habitat des propriétaires occupants (A.A.H), le confortement parasismique des logements locatifs sociaux, ainsi que sur la lutte contre l’habitat insalubre (RHI) et le FRAFU (Fonds régional d’aménagement foncier et urbain) pour l’aménagement et l’équipement des terrains. La construction et la gestion des logements sociaux sont assurées par les cinq sociétés d’HLM (OZANAM, SIMAR, SMHLM, SEMAG, SEMSAMAR). En 2020, pour la première année de mise en œuvre du plan logement outre-mer (PLOM) 2019-2022 et dans le contexte de la pandémie de la COVID-19, des efforts financiers singuliers ont été réalisés. Ainsi, les crédits budgétaires de LBU se sont montés à 39millions d’euros et ont été totalement consommés. 6millions d’euros ont été consentis sous forme d’avance aux bailleurs pour soutenir la construction de logements sociaux. La construction, la réhabilitation et le confortement parasismique de 1700 logements sociaux ont été financés en 2020. Une convention pour un montant de 95millions d’euros a été finalisée en décembre 2020 avec la mairie de Fort-de-France dansle cadre du Nouveau programme de renouvellement urbain. En 2019, le parc locatif des bailleurs sociaux compte ainsi 33 198 logements en Martinique. Ce sont 538 logements de plus qu’en 2018 (soit +1,6% sur un an, après +2,7% en 2018). Le parc social représente en 2019 la moitié (47,7%) du parc locatif martiniquais, contre 44,0% au niveau hexagonal . Logements sociaux 2016 2017 2018 2019 Variations 2019/2018 Parc de logements sociaux 30 859 31 803 32 660 33 198 1,6% Dont logements collectifs 30 733 31 674 32 538 33 080 1,7% Dont logements individuels 126 129 122 118 -3,3% Logements sociaux financés 2 682 2 862 1 706 1 593 -6,6% Logements locatifs 1 196 949 730 436 -40,3% Accession à la propriété 117 120 42 51 21,4% Logements réhabilités 1 369 1 793 934 1 106 18,4% Sources: RPLS 2019, SLVD, DEAL Martinique En 2019, 1593 logements sociaux ont été financés, soit une diminution de 6,6% par rapport à l’année précédente. La baisse s’est concentrée sur les logements locatifs qui reculent de 294 unités (soit -40,3%). Les logements réhabilités ont augmenté de 18,4% à 1106 logements. La plus forte hausse concerne les accessions à la propriété qui croissent de 21,4%, mais qui représentent relativement peu de logements dans le total des financements (51 unités). Le repli des financements de logements sociaux s’explique par la tendance à la baisse des montants consommés de la LBU, qui atteignent 33,5 millions d’euros en 2019 (contre 36,0 millions en 2018). Selon la Cour des Comptes, cette tendance ne s’explique pas seulement pas la réduction des crédits budgétaires. Ces derniers sont régulièrement sous-consommés par les collectivités territoriales et les acteurs du logement. Cette sous-consommation s’explique par de nombreux facteurs:la rareté du foncier, l’absence de titres de propriété, les problèmes d’indivision (qui affecterait 40% du foncier en Martinique), l’exposition aux risques naturels, l’imprécision des 1Donnée 2018 pour l’Hexagone. 116