la rentrée 2021 par le groupe scolaire privé d’enseignement catholique Saint-Joseph de Cluny, 4 ans après celle de Rivière-Salée, illustre cette engouement. Cette évolution traduit d’une certaine manière les difficultés de l’enseignement public en Martinique (marqué par une longue grève de décembre 2019 à février 2020), exacerbées dans le contexte de la pandémie de Covid-19 (fermeture des établissements scolaires du 17 mars au 24 mai). LE SYSTÈME ÉDUCATIF DANS LES ACADÉMIES ULTRAMARINES Dansson rapport sur le système éducatif dans les académies ultramarines, la Cour des comptes reconnaît1 que l’enseignement dans les cinq académies d’Outre-mer (Martinique, Guadeloupe, La Réunion, Guyane et Mayotte) est dispensé dans des conditions plus difficiles que dans l’Hexagone (du fait de l’éloignement, du climat, etc.). Le rapport souligne toutefois que le coût annuel du système scolaire en Outre-mer est supérieur d’environ 30% à la moyenne nationale, et ne s’explique pas seulement par la sur-rémunération du personnel fonctionnaire. Ainsi l’extension du dispositif d’éducation prioritaire à la moitié du territoire en Martinique et à la Réunion entraîne un taux d’encadrement nettement supérieur à celui de la France métropolitaine. Par ailleurs la dispense de l’enseignement y est prisonnière de modes de fonctionnement peu satisfaisants (l’organisation administrative et la gestion des dispositifs éducatifs trop calquées sur le modèle hexagonal), manquant de souplesse:du fait de la rigidité et de l’inertie des affectations, en Martinique 28% des enseignants du premier degré sont «hors la classe» (c’est-à-dire n’ont pas de classe). Au regard de ces éléments la Cour des comptes formule des recommandations visant à identifier et objectiver les distorsions de résultats entre académies, adapter les dispositifs et les moyens aux réalités des territoires et donner plus de souplesse à la gestion des ressources humaines (formation, recrutement de contractuels). Dans le même temps, les effectifs enseignants restent stables (-0,3%) pour s’établir à 6351 professeurs. Les effectifs du second degré affichent une baisse sur l’année (-2,4%), dans un contexte de diminution régulière du nombre d’élèves (-2,1% en moyenne par an depuis 2010). Au total, l’académie de la Martinique compte, à la rentrée2020, 333établissements scolaires publics et privés, dont 250pour le premier degré et 83pour le second degré. Dans le premier degré, la part des élèves du public en 2020 est de 87,6%. Elle est de 86,4%dans le second degré. Effectifs par catégorie et niveau d’étude (à la rentrée scolaire) Élèves Enseignants Établissements 2019 2020 Variations 2019 2020 Variations 2019 2020 Variations 2020/2019 2020/2019 2020/2019 1er degré 34 566 33 135 -4,1% 2 779 2 848 2,5% 84 83 -1,2% Public 30 761 29 037 -5,6% 2 543 2 615 2,8% 66 66 0,0% Privé 3 805 4 098 7,7% 236 233 -1,3% 18 17 -5,6% 2nddegré 36 672 35 979 -1,9% 3 588 3 503 -2,4% 251 250 -0,4% Public 32 000 31 082 -2,9% 3 168 3 080 -2,8% 223 222 -0,4% Privé 4 672 4 897 4,8% 420 423 0,7% 28 28 0,0% Ensemble 71 238 69141 -3,0% 6 367 6 351 -0,3% 335 333 -0,6% Public 62 761 60 119 -4,2% 5 711 5 695 -0,3% 289 288 -0,3% Privé 8 477 8 995 6,1% 656 656 0,0% 46 45 -2,2% Source: DEEP SIGNATURE D’UNE CONVENTION DE PARTENARIAT EDUCFI En 2017, l’agence IEDOM de Fort-de-France et l’académie de la Martinique ont signé une convention de partenariat Educfi visant à favoriser le rapprochement entre le système éducatif et le milieu économique, bancaire et financier, par la diffusion de connaissances auprès des enseignants et des élèves. Ce partenariat repose sur la mise à disposition de supports de présentation et sur des actions conjointes de formation et de sensibilisation sous forme d’ateliers pédagogiques. Il s’inscrit dans le cadre de la mission d’éducation financière du public confiée par le gouvernement à la Banque de France et à l’IEDOM. 1Le système éducatif dans les académies ultramarines, décembre 2020 Cour des comptes. 147