L’ÉPARGNE FORCÉE DES MÉNAGESULTRAMARINS DURANT LA CRISE SANITAIRE1 Dans les territoires ultramarins comme dans l’Hexagone, les mesures sanitaires ont restreint la consommation des ménages, limités dans leurs déplacements géographiques et confrontés à la fermeture des commerces hors produits de première nécessité,mais aussi restaurants, infrastructures de loisirs, transports. La réduction de la consommation s’est traduite par une épargne dite « forcée » reflétant ainsi les restrictions sanitaires. Ainsi, à fin décembre 2020, l’encours total d’épargne liquide des ménages ultramarins a enregistré une progression en glissement annuel comprise entre 11,4% (COM du Pacifique) et 14,7% (bassin océan indien) contre 12,7% pour la France entière (cf. graphique a). Un an auparavant, cette progression était comprise entre 3,0% (DCOM de l’Atlantique) et 5,7% (bassin océan indien) contre 6,8% pour la France entière. Graphique a : évolution de l'épargne des ménages (GA, %) 15% 10% 5% 0% DCOM Atlantique Bassin OI COM du Pacifique France Sources : SURFI et Banque de France Les encours de dépôts à vue détenus par les ménages ont crûfin décembre 2020 de près de 16,2% en glissement annuel dans les DCOM de l’Atlantique, 15,3% dans les COM du Pacifique et même 17,4% dans l’océan indien (16,4% pour la France entière), soit des évolutions bien supérieures à celles constatées un an plus tôt (cf. graphique b). Ce dynamisme masque toutefois d’importantes disparités entre les territoires. En Guadeloupe et en Nouvelle-Calédonie, la progression annuelle des dépôts à vue est comprise entre 9 et 14%. En Martinique et à La Réunion, ces hausses se situent aux alentours de 17% tandis qu’elles dépassent même les 20% en Guyane, à Mayotte, à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Polynésie française et à Wallis-et-Futuna. Enfin, les autres placements liquides détenus par les ménages ultramarins (cf. graphique c) ont connu des évolutions moins dynamiques, comme pour la France entière. Ainsi à fin décembre 2020, leur progression annuelle est comprise entre 7% dans les COM du Pacifique et 12% dans l’océan indien (10% pour la France entière). Là encore les disparités entre territoires sont fortes puisque les évolutions varient entre 29,4% (Mayotte) et -1% (Nouvelle-Calédonie), les autres géographies enregistrant des progressions comprises entre 5,6% (Saint-Pierre-et-Miquelon) et 21,4% (Wallis-et-Futuna). 1L’analyse fournie dans cet encadré repose sur les placements liquides des ménages, à savoir: les dépôts à vue et les autres placements liquides (livrets bancaires, A, bleus, jeunes, livrets de développement durable, livrets d’épargne populaire, comptes épargne logement). 196