Après les fluctuations importantes de prix en2018, le marché de la banane antillaise1 semble avoir trouvé son équilibre à l’export (principalement à destination de l’Hexagone à plus de 90%).En 2020, le prix moyen de la banane d’exportation au quai de départ s’établit à 0,68€/kg. LA BANANE FRANÇAISE,UN SUCCÈS COMMERCIAL Dans une tendance favorable au «made in France», l’UGPBAN a lancé le concept La Banane Française en 2015. La Banane Française est entourée d’un ruban bleu blanc rouge et est vendue à la pièce ou en bouquet de trois à six bananes. Présent dans l’Hexagone depuis 2015, le concept est introduit àla Martinique en 2020 grâce à l’achat de la mûrisserie du Robert par l’UGPBAN. Il a connu un vrai succès commercial et permet d’améliorer la recette des producteurs de plus de 30%. Les volumes dédiés à cette segmentation représentent, en dépit des incidents climatiques subis, 12300 tonnes en 2017, 19000 tonnes en 2018 et 25 000 tonnes en 2019. À l’occasion du Salon de l’agriculture 2018, l’UGPBAN a lancé une nouvelle déclinaison du concept, La Banane Française Équitable.Elle répond au même cahier des charges que celui de La Banane Française auquel s’ajoute le cahier des charges «équitable». Cette appellation est réservée aux producteurs de moins de 500 tonnes de production par an et cultivant sur une surface inférieure à 5 hectares. La Banane Française Équitable est vendue 50 centimes d’euro pièce contre 45 centimes pour la Banane Française, permettant d’assurer un prix fixe à l’année aux producteurs certifiés «équitables». En vente depuis le mois de mai, elle est dotée d’un ruban vert et bleu blanc rouge. En 2019, l’UGPBAN s’associe à Disney en commercialisant une petite banane à destination des enfants et à l’effigie de Mickey, vendue 45 centimes d’euro pièce. En 2020, Banamart s’associe aux distributeurs martiniquais pour commercialiser une banane à haute valeur environnementale (HVE), garantissant une culture la plus propre possible. Le collectif espère écouler entre 8000 et 10000 tonnes par an. 2.2.3 Les dispositifs de soutien à la filière banane La filière banane a bénéficié en 2019 de 96,8millions d’euros d’aides au titre du POSEI (+0,2% par rapport à 2018). Elle est soutenue financièrement depuis plusieurs années. Les dépenses réalisées entre 2008 et 2013 dans le cadre du Plan Banane Durable 1 pour la banane antillaise s’élèvent à 180,6millions, dont 41% de fonds publics, provenant essentiellement du FEADER, de l’État et des collectivités territoriales. Enfin, la filière fait parfois l’objet de plans de secours pour calamité agricole lorsque des événements climatiques majeurs surviennent et sont catégorisées catastrophes naturelles. Ainsi, un fonds de 7,9millions d’euros a été mis en place pour l’indemnisation des producteurs de bananes, les maraîchers et les arboriculteurs de Martinique impactée par la tempête Matthew en 2016. Un nouveau fonds de secours a été lancé fin 2017 suite aux dégâts occasionnés par le cyclone Maria. Pour la période qui s’ouvre à partir de 2021, la filière banane reste en attente des arbitrages issus des négociations du nouveau budget européen. 2.3 LA DIVERSIFICATION VÉGÉTALE2 2.3.1 Structure de la filière fruits et légumes Depuis 2019, la filière des fruits et légumes se structure autour de l’organisation interprofessionnelle AMAFEL (Association martiniquaise de fruits et légumes de la Martinique), suite à la dissolution de IMALFLHOR (Interprofession martiniquaise des fruits, légumes et produits horticoles).L’association regroupe quatre des sept organisations de producteurs agréées du territoire, trois transformateurs (ayant généré un chiffre d’affaires de près de 18millions d’euros 1L’autorégulation du marché constatée en 2019 semble être liée au départ de l’Équateur des marchés européens au profit des marchés asiatiques. 2Les filières de diversification végétale désignent en Martinique les productions végétales hors banane et canne à sucre. 88