Enfin, les dispositifs d’aide mis en place par l’État jouent pleinement leur rôle contracyclique localement. Les seuls concours bancaires engagés dans le cadre du prêt garanti par l’État ont totalisé 757 millions d’euros à fin décembre 2020, soit 75% duchiffre d’affaires mensuel de l’ensemble des entreprises de l’île. Marché du travail: une situation moins favorable qu’il n’y paraît Àfin décembre, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (DEFMA) s’établit à (CVS), en baissede 1,7% par rapport au quatrième trimestre de 2019 (après -0,2% au trimestre précédent). Le taux de chômage recule à 12% en 2020, contre 15 % en 2019. Ces statistiques suggèrent que le marché de l’emploi a résisté à la crise, mais elles doivent être relativisées au regard des évolutions exceptionnelles liées à la crise sanitaire. Les dispositifs temporaires (activité partielle, arrêts maladie, absences pour garde d’enfant, etc.) déployés pour garder en emploi les individus fragilisés par les effets économiques et sanitaires de la crise ont limité la progression des demandeurs d’emploi. Par ailleurs, les restrictions d’activité et de déplacement pendant les périodes de confinement ont eu l’effet de reclasser une partie de la population des chômeurs (indisponibleet dans l’impossibilité d’effectuer des recherches d’emploi) dans la catégorie des inactifs. La population active baisse ainsi de 7% 2020.en Des disparités concernant l’impact sectoriel de la crise Le bilan mitigé des filières agricoles et alimentaires Bien que les professionnels du secteur primaire aient pu continuer d’exercer leur activité sans interruption en 2020, le bilan dressé par la filière semble plutôt mitigé. Les exportations de produits agricoles diminuent de 13,9%, tirées vers le bas par les exports de bananes, en repli sur l’année (-13,7%), du fait d’une production impactée par les mauvaises conditions météorologiques et dans une moindre mesure d’une distribution gênée par la désorganisation du fret.Au sein des filières d’élevage, la production de viande (hors volaille) recule également (-6,2% après -2,7% en 2019). Néanmoins, le bilan de la filière canne-sucre-rhum est plutôt positif.La campagne cannière s’est soldée par un résultat satisfaisant, avec une production de canne enhausse de 28,6%, malgré les difficultés liées à la pénurie de main-d’œuvre lors du confinement. De même, la production de rhum s’inscrit en hausse (+18,0%) dans un contexte de redressement de l’export (+6,8%) stimulé par le regain de la demande mondiale. Le secteur du BTP résiste mieux à la crise La crise sanitaire a un impact négatif sur le secteur de la construction. Si les confinements n’ont pas arrêté les chantiers, ils les ont significativement ralentis.Par exemple, la livraison du nouveau lycée Schœlcher de Fort-de-France, prévue en juin 2020, a été reportée de plus d’un an.Dans ce contexte, les ventes de ciment continuent de reculer pour la sixième année consécutive (-8,2%). Néanmoins, les emplois saariél s dasn leseeuctr d laecontutisrcon ont poursuivi leur hausse en 2020, pour la deuxième annécoe nséctive (+u 84aèprs+228 en01).29 Cette dynamique, associée à celle des encours de crédits à l’habitat particulier (+4,8%, après +5,1% en 2019), suggère que le segment de la rénovation et du second œuvre constitue le socle d’une reprise amorcée dès 2018, et que la crise n’a que ralentie. Des situations hétérogènes dans le secteur tertiaire Le secteur tertiaire marchand, qui rassemble près de 44 % de l’emploi salarié en Martinique, a particulièrement souffert en 2020. Ilfait partie, avec le secteur agricole, des secteurs ayant perdu des emplois salariés (-800 emplois nets entre les quatrièmes trimestres de 14