DCP (dispositifs de concentration de poissons), la plongée en apnée, les filets maillants de fond,1 la pêche à Miquelon2, et les sennes. En 2020, 692 marins pêcheurs sont recensés, contre 861 en 2019 et 1031 en 2016. La population des marins-pêcheurs est vieillissante. En 2019, l’âge médian est de 62 ans contre 53 ans en 2017. Plus de la moitié des pêcheurs a plus de 50 ans (59,0%) et 5,5% d’entre eux ont plus de 70 ans. UNE PÊCHE CONTRAINTE La Martinique dispose d’importantes ressources halieutiques et d’une large variété d’espèces. Cependant, la production de produits de la mer reste limitée pour plusieurs raisons, parmi lesquelles une législation devenue plus contraignante qui s’inscrit dans la cadre de la politique commune de pêche (PCP) européenne. Pour une gestion plus durable des ressources, des quotas de pêche ont été mis en place. De même, afin de préserver la sécurité des marins-pêcheurs, des règles sanitaires et des normes de sécurité des embarcations ont été instaurées. Par ailleurs, à la suite de la publication de l'arrêté préfectoral du 30 novembre 2012, et en raison des risques sanitaires liés au chlordécone, les zones interdites de pêche sont passées de 3 à 6. Enfin, la pêche est réglementée pour certaines espèces, notamment les oursins blancs, les langoustes et les lambis. 3.1.2 Baisse des tonnages pêchés en 2020 Les chiffres sur la production martiniquaise de poissons reposent sur des données déclaratives et doivent donc être interprétés avec prudence. Les experts reconnaissent en effet que compte tenu des contraintes associées à l’exercice de la pêche, les pratiques informelles se développent sensiblement, d’où une sous-estimation probable de la production locale. En 2020, l’IFREMER et la Direction de la Mer font une estimation moyenne de 896 tonnes pêchés en Martinique, soit un tonnage inférieur à l’année 2019 (estimé à 951 tonnes). En détail, 65,3% du tonnage pêché est constitué de marlins, 16,8% de thons, 6,3% de vivaneau et 5,8% de dorade. Sur la base de ces estimations, la production locale ne couvrirait que 13,2% de la consommation martiniquaise en 2020,les importations s’élevant à 6127 tonnes. En 2020, la crise sanitaire a impacté la filière en raison de la fermeture de points de vente et des restaurants. Néanmoins, l’écoulement de la production a été facilité par l'organisation de marchés et l’utilisation de l'application “pwason matinik” qui a autorisé le «click and collect». 3.1.3 Les dispositifs de soutien pour la pêche Sur la période 2014-2020, les marins-pêcheurs martiniquais bénéficient des aides du fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP), outil3 financier de la PCP. Il prévoit notamment la compensation des surcoûts liés à l’éloignement des régions ultrapériphériques et des aides pour la structuration de la filière. Les subventions européennes destinées à la Martinique n’ont toutefois plus vocation à soutenir la création d’entreprise pour les jeunes pêcheurs (cf. la note «L’économie bleue à la Martinique»), mais sont destinées à la modernisation des infrastructures portuaires. L’enveloppe globale attribuée au titre du FEAMP pour l’exercice 2014- 2020 s’élève à 9,7millionsd’euros, hors compensation des surcoûts.4 1Les DCP sont des matériels flottants construits en plusieurs points de l'îlepour attirer la faune pélagique (thons, daurades, marlins, thazard, etc.) qui se concentre alors autour d’eux (fonction de leurre). 2Pêche à la ligne de traine à proximité de débris organiques flottants à la dérive. 3Il remplace et élargit les mesures d’aides du Fonds européen pour la pêche (FEP) qui prévalait sur la période 2007-2013. 4Cette aide sera octroyée sur la base des volumes produits, transformés ou commercialisés. 92