2.La crise sanitaire de 2020 2.1 DU CHOC D’OFFRE AU CHOC DE DEMANDE La soudaineté du développement de la pandémie et la sévérité des premières mesures de freinage ont provoqué un choc sur l’activité d’une force et d’une complexité rares. La crise économique a d’abord pris la forme d’un choc négatif d’offre avec, dans un premier temps, des ruptures d’approvisionnement en provenance de pays intégrés à la chaîne de valeur internationale et ayant confiné plus tôt (Chine puis Italie) et, dans un second temps, un coup d’arrêt à la production provoqué par le confinement. La baisse de l’activité a donc d’abord été évaluée à l’aune des baisses sectorielles de la valeur ajoutée. Dans le cadre du CEROM, l’association du modèle Tablo utilisé par l’Insee et des retours de l’enquête de conjoncture menée par l’IEDOM a permis de caractériser le choc d’offre pour les différents secteurs économiques locaux. Ilen ressort que les secteurs les plus touchéspar les mesures de freinage du premier semestre ont étéles secteurs du tourisme, du transport et de l’industrie. Les secteurs les moins impactésont été les secteurs de service et l’agriculture. L’’activité globale a baissé de 20 %. Ce choc de production s’est par la suite traduit par un choc de demande, puisque la fermeture des commerces et des services a empêché les ménages de consommer. Grâce aux mesures de soutien de l’Etat (voir supra), les revenus des ménages sont toutefois restés plutôt stables au cœur de la crise.En conséquence, l’épargne des ménages a fortement augmenté (+215 millions), permettant d’estimer le manque à gagner pour l’économie au premier semestre et de mesurer à -3 points la déviation du PIB annuel causée par le premier confinement. L’assouplissement des mesures de freinage entre mai et octobre et le maintien des aides de l’Etat ont permis à l’activité économique de refaire une partie de son retard, d’autant que le deuxième confinement de novembre n’a pas eu l’intensité du premier en termes de ralentissement de l’activité. Toutefois, les entrepreneurs interrogés dans le cadre de l’enquête de conjoncture de l’IEDOM déclarent avoir subi in fine une perte de 10% de chiffre d’affaires en moyenne sur l’année, une majorité d’entre eux déclarant une baisse située entre 0% et-25%. Par ailleurs, le surplus d’épargne des ménages a continué à progresser au second semestre pour avoisiner les 290 millions d’euros, suggérant que ce dernier contribuerait encore à la baisse du PIB. Les indicateurs avancés suggèrent un rebond de l’activité modeste en 2021, soumis à l’incertitude entourant en particulier la circulation du coronavirus et le rythme du retrait des mesures de soutien de l’Etat. 36