2.1.2 Des terres majoritairement affectées à l’élevage, la banane et la canne Les herbages destinés à l’élevage (37,0%), à la culture de la banane (18,9%) et de la canne à sucre (16,6%), occupent près des trois quarts de la surface agricole utilisée (SAU) totale en Martinique en 2018. À l’exception des exploitations dédiées à la banane et à la canne à sucre, l’agriculture martiniquaise est majoritairement constituée de petites exploitations maraîchères et vivrières. La taille moyenne des exploitations est de 8,6hectares. Selon la MSA, le nombre de chefs d’exploitation agricolea reculé de 1,3% entre 201821 et 2019, passant de 2903 à 2866. En 2020, le recul est plus marqué (-2,9%) pour s’établir à2783 chefs d’exploitation. Les chefs d’entreprise agricole sont majoritairement des hommes (79,1%), à l’instar de la moyenne domienne (76,5%). En Martinique, hommes et femmes confondus, les plus de 50 ans représentent près des trois quarts (74,4%) des chefs d’exploitation (65,3% pour l’ensemble des Outre-mer). Caractéristique propre à la Martinique, l’Agreste (service statistique du Ministère de l’Agriculture) estime que le volume global de travail agricole est en majorité apporté par des salariés permanents plutôt que par les chefs d’exploitation. En 2016, ils y contribuent à 53% (contre 4% en Guyane et 21% en Guadeloupe). Cet écart s’explique par l’importance du travail salarié dans les nombreuses plantations de bananes. 2.1.3 Le développement de l’agriculture biologique en Martinique L’agriculture adoptant la logique de réduction de l’utilisation de produits chimiques et phytopharmaceutiques de la charte biologique se développe en Martinique, en se structurant principalement autour du réseau DEPHY. Ce dispositif repose sur des fermes pilotes, dont la3 convergence vers une production «propre» est accompagnée par des ingénieurs. En 2017, 13 exploitationssont engagées dans le réseau DEPHY ananas, 10 dans le DEPHY banane, et 11 dans les DEPHY canne à sucre et cultures vivrières. En 2018, 328,2 hectares sont certifiés bio (324,2 ha en 2016) et 50,0 (46,2 ha en 2016) sont en conversion. Au total, la Martinique compte 45 producteurs certifiés bio et 18 en conversion. 2.1.4 Les dispositifs de soutien à l’agriculture L’agriculture martiniquaise bénéficie du programme européen d’appuiaux régions ultrapériphériques, le POSEI (Programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité), qui s’inscrit dans le cadre du premier pilier de la Politique agricole commune (PAC). Le premier volet, intitulé Régime spécifique d’approvisionnement (RSA), est destiné à alléger le coût des intrants. Le second volet comporte des mesures en faveur des productions agricoles locales (MFPAL), qui concernent quatre secteurs d’intervention (la banane, le secteur canne-sucre-rhum, la filière animale et la diversification des productions végétales). En 2019, le budget dévolu aux mesures POSEI est en légère progression par rapport à 2018, à 123,0 millions d’euros (+0,8%). Les aides sont majoritairement à destination de la filière banane, filière concentrant plus des trois quarts de l’enveloppe totale (96,8millions d’euros). 1Mutualité Sociale Agricole. 2Chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole à titre exclusif, principal ou secondaire confondus. 3La Chambre d’agriculture est porteuse du projet et a mis en place 4 groupes de fermes: DEPHY ananas en 2011, DEPHY banane en 2012, DEPHY canne à sucre en 2013 et DEPHY maraîchage en 2016. 85