l’évolution à la baisse du recours aux chèques n’est pas nouvelle,mais qu’elle s’avère particulièrement marquée cette année. Cette réduction du volume des transactions en cash et en chèque s’est accompagnée d’une contraction plus modestedes paiements par carte bancaire.En effet, en Martinique comme ailleurs,les agents ont privilégié le paiement par carte pour leurs achats encommerce physique (notamment viale sans contact, encouragé pour limiter le risque de transmission du virus),et vraisemblablement accru le paiement à distance (drive,click and collect, etc.), par carte. Les revenus bancaires, largement pénalisés par la crise sanitaire Le produit net bancaire de la place martiniquaise connaît une rupture notable de sa dynamique de croissance en 2020. Les commissions, en particulier, reculent de façon marquée avec les confinements et plus généralement, la réception limitée de la clientèle, qui ont induit une activité commerciale ralentie. Par ailleurs, les intérêts s’inscrivent également en diminution. Avec la baisse des taux observée depuis déjà plusieurs années, ainsi que l’application de taux nuls ou proches de 0% aux PGE, le rendement moyen des crédits à la clientèle a été réduit de 4,3% à 3,6% en un an. De même, le taux de marge bancaire globalea reculé de 0,8pt.1 Le secteur bancaire restedense et concentré,labancarisation importante L’activité bancaire et financière en Martinique demeure organisée autour de plusieurs réseaux d’établissements de crédit et assimilés. Ce sont ainsi 18établissements de crédit qui sont installés en Martinique: 5banques commerciales,5banques mutualistes oucoopératives, 5 sociétés de financement, 2établissements de crédit spécialisés, et 1 établissement à statut particulier. Ces établissements gèrent 1,1 million de comptes de dépôt ou d’épargne.Les taux d’équipement sont importants: un habitant compte en moyenne 1,2 compte de dépôts à vue et 3,2comptes bancaires au total. S’agissant des cartes bancaires, on en recense 678103 en circulation, soit 1,9carte par habitant. Ilsregroupent 143agences(dont 134 pour les seules banques) et 321automates bancaires. Compte tenu du repli démographique, des taux d’intérêt bas pénalisant les revenus d’intermédiation des banques, et des restructurations opérées par certains groupes bancaires au cours des dernières années, le nombre de guichets tend à diminuer.Pour autant, les taux d’équipement demeurent d’un bon niveau. On recense une agence bancaire pour 8km² et un automate pour 1121 habitantsen Martinique (contre respectivement une agence pour 18km² etun automate pour 1268habitants dans l’Hexagone). L’une des caractéristiques du secteur bancaire martiniquais est sa concentration.Les trois premiers établissements détiennent 58% du marchéde la collecte des dépôts et 47% du marché de la distribution de crédits. Le secteur bancaire local reste largement dominé par les banques mutualistes, avec 71% des dépôtset 62% des crédits.Pour leur part,les banques commerciales concentrent 25% des dépôts et 14% des crédits.Les prêteurs institutionnels, présents uniquement sur certains segments de marché, constituent également des acteurs majeurs du secteur (17% des crédits, mais 27% des crédits d’équipement par exemple).Les autres établissements (établissements de crédits spécialisés et sociétés de financement) sont des acteurs moins significatifs, avec 4% des dépôts et 7% des crédits. 1La marge bancaire globale tient compte de l’ensemble de l’activité bancaire, c’est-à-dire des activités de services et de hors bilan, en plus de l’activité d’intermédiation. 155