6. Les échanges extérieurs(hors services) Avertissement:Les développements qui suivent doivent être appréhendés en tenant compte de la présence de la Société Anonyme de la Raffinerie des Antilles (SARA) en Martinique. La SARA importe du pétrole brut et réexporte une partie de sa production raffinée vers la Guadeloupe et la Guyane. Ainsi, les échanges d’hydrocarbures (près de 40% des exportations martiniquaises en valeur) conditionnent généralement la tendance globale des échanges extérieurs de l’année. 6.1 APERCU GÉNÉRAL En 2020, les échanges extérieurs ont largement été impactés par la crise sanitaire. Les importations et les exportations reculent respectivement de 1,8% et 12,3%du faitdes difficultés logistiquesnées de la crise,dela baisse de la demande globale et dela contractiondes échanges de produits pétroliers (-33,6% pour les importations et -42,3%pour les exportations). Hors produits pétroliers, les échanges sont également en repli. Le fléchissementdes importations s’explique par la baisse, d’une part, des importations de biens d’investissement (-7,8%), au premier rang desquelslematériel de transport,et d’autre part,desbiens hors MIG (-10,0%). Parmi ces derniers,ce sont lesbiens de l’industrie cinématographique et lesproduits agricolesqui ont le plus été impactés.Coté exportations, la diminution tient d’une part,de la baisse des exports de biens d’investissement (-40,4%),notamment du matérielde transport (-52,8%) et,d’autre part,de celle des exports de produits agricoles (-13,9%). LA CLASSIFICATION MAIN INDUSTRIAL GROUPING (MIG) Pour mieux saisir l’évolution des besoins des différents agents économiques, la classification «MIG» (Main Industrial Groupings, principaux regroupements industriels) est désormais utilisée. Elle-même élaborée à partir d’une sélection d’activités définies dans la nomenclature habituelle des activités (NACE Rév. 2), la ventilation MIG définit cinq groupes d’activités industrielles :des biens d’investissement, des biens de consommation durables, des biens de consommation non durables, des biens intermédiaires, et l’énergie.2 Les activités qui sont exclues de cette classification sont regroupées dans la catégorie «hors-MIG». Elles incluent l’agriculture, la sylviculture et la pêche, ainsi que les activités de service(édition, production3 vidéo, gestion des déchets, etc.). 6.2 LES ÉCHANGES DE PRODUITS PÉTROLIERS Un solde d’échanges de produits pétroliers déficitaire En 2020, les importations de produits pétroliers sont en repli tant en volume (-19,9% à 695612 tonnes) qu’en valeur (-33,6% à 290,5 millions d’euros). La baisse observée est liée au gel de la circulation routière et aérienne lors du premier confinement et à l’arrêt quinquennal programmé de la raffinerie de pétrole. De plus, le cours mondial du pétrole (Brent, en dollar) a diminué de 35,0%en moyenneentre 2019 et 2020. En 2020, leprix moyen du baril atteint 41,8 dollars (contre 64,3dollars en 2019). Le prix le plus bas (16,9dollars) est enregistré en avril 2020, quicorrespond au creuxde la demande mondialed’hydrocarbures. Les produits pétroliers représentent 11,7% des importations de biens, dont 59,7% de produits raffinés et 40,3% d’hydrocarbures naturels. Les hydrocarbures naturels livrés à la 1En 2020, les immatriculationsde véhicules neufs (tous véhicules) reculent de 26,0% et les exportations de bananes (-13,7%) sont pénalisées par la recrudescence de maladies et lesmauvaises conditions météorologiques. 2Il s’agit de produits de consommation non durables,mais industriels. Les produits agricoles non transformés sont exclus de la ventilation MIG et donc pris en compte dans la catégorie « hors-MIG ». 3Plus d’information sur la ventilation MIG et le détail des activités incluses sont disponibles sur le site internet d’Eurostat : http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/Glossary:Main_industrial_grouping_(MIG). 54