Les entreprises enregistrent la plus forte hausse, à 34,1%. Selon les banquiers interrogés, une part importante des PGE n’a pas encore été consommée à fin décembre 2020, ces financements ayant souvent été mobilisés sur le principe de précaution, en l’absence de visibilité quant à la durée et à l’impact de la crise sanitaire. Pour les ménages, l’épargne «forcée» accumulée lors du premier confinement n’a pas été utilisée par la suite, notamment du fait des perspectives incertaines. Il convient de noter qu’a prioriune part majoritaire de la population n’a pas subi de perte de revenu lors de la crise (salariés du public, bénéficiaires de minima sociaux, retraités, etc.).Dans ce contexte exceptionnel de croissance des dépôts, les actifs des ménages augmentent de 7,6%. Sinistralité: pour l’heure, pas d’impact de la crise sanitaire Les créances douteuses brutes enregistrent une légère hausse de 0,8 %. Elles représentent 5,3% de l’encours brut de crédits, contre 5,8% en 2019. À noter que si l’évolution globale est baissière depuis plusieurs années, le secteur bancaire redoute une dégradation à partir de 2021. Dans l’attente du retour de la confiance La crise sanitaire casse l’élan des deux années précédentes qui avaient vu une amélioration significative du niveau d’activité et du marché du travail. Néanmoins, le choc négatif apparaît, d’une certaine manière, comme moins important qu’attendu.L’adaptation des restrictions d’activité au contexte local, la structure du tissu économique martiniquais ainsi que les aides massives des autorités publiques (PGE, médiation du crédit, report de charges fiscales et sociales, activité partielle, fonds de solidarité…) ont circonscrit l’ampleur du choc à un niveau plus supportable pour l’économie insulaire. De cette situation résulte notamment une forte hausse des actifs financiers des agents économiques. Les ménages et les entreprises ont accumulé près d’un milliard d’euros supplémentaires en 2020 sur leurs comptes courants. Or, c’est essentiellement de l’utilisation, dans les mois à venir, de cette épargne et de cette trésorerie que dépendra la reprise économique sur l’île. Sans nul doute, la résolution du volet sanitaire de la crise jouera sur le facteur confiance des ménages et des entreprises, dont le retour est un préalable à leur décision de consommer ou d’investir ces actifs. Tout l’enjeu de lareprise économique en 2021 réside désormais, semble-t-il, dans la synchronisation entre d’une part, le retour de la confiance des agents économiques et d’autre part, le retrait des aides des autorités publiques. De ce fine tuningdépend également l’irréversibilité de la destruction des capacités de production par la crise sanitaire, et donc le niveau à moyen terme de la croissance de l’économie locale. 16